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"La femme fatale dans l'art - Un mythe et sa déconstruction" de Susanne Brand (2022)
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Elle est à la fois séduisante et dangereuse, une promesse de bonheur et un piège mortel pour l’homme qui tombera dans ses filets... Façonnée par l’œil masculin et héritée d’un imaginaire séculaire, la figure de la “femme fatale” est conceptualisée à la fin du XIXe siècle. Sous le pinceau de Gustave Moreau, de Franz von Stuck ou de Lovis Corinth, le personnage biblique de Salomé, qui dansa pour Hérode avant de réclamer la tête de saint Jean Baptiste, en devient l'un des grands archétypes. Fantasme imprégnant tous les pans de la culture occidentale, ce concept a été réinvesti par des créatrices désireuses de revendiquer leur place – et leur regard propre – dans le monde de l’art.
S’affranchir des stéréotypes
Dans le sillage du mouvement féministe, au fil des luttes des années 1960 et 1970, nombreuses sont les artistes à s’être réapproprié ce mythe, dont elles dénoncent la misogynie, pour mieux le déconstruire : plus qu’un simple objet de désir, il s’agit désormais pour elles de se représenter comme sujet à part entière – mais aussi de remettre les choses à l’endroit, dans une société où la violence “fatale” vient le plus souvent des hommes... Face à la diabolisation de l’érotisme féminin, des artistes comme Ulrike Rosenbach, Evelyne Axell ou Maria Lassnig donnent à voir une sexualité émancipée, affranchie des stéréotypes qui imprègnent l’histoire de l’art. Aujourd’hui, à l’heure du mouvement #MeToo et de la démocratisation des questions de genre, le débat autour de ces représentations est plus vivant et plus passionnant que jamais.
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